Les Fables de Lelys - Le blaireau et le chat
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Un blaireau, beau dandy en tenue de soirée
Attend venir la nuit pour parcourir le pré;
Fier de ses atours il se mire et s'admire,
En se disant: "Fi donc! J'ai évité le pire!
"Pour ma chance, la nature m'a doté d'un habit;
Ainsi puis-je briller, tel le Roi de la nuit,
En bonne compagnie, terrier après terrier.
Qui viendra de ce pas, ma beauté contester?"
Un chat qui passait là, ancien matou-gouttière,
Se gaussa du pédant de toutes les manières.
"Comment? dit-il au fat, en riant de bon coeur,
C'est ainsi que vivez, mal habillé d'ailleurs,
Car ici en campagne on se fond dans l'image;
Et si l'on veut chasser, l'habit n'est pas très sage,
Voyez donc mon pelage, il se prête au décor;
Et pour gagner mon prix, je n'ai besoin d'effort
Que de passer céans, laissant mon Arteba,
Et me fondre encore plus, vêtu de ma Howdah.
Et si vous êtes vêtu de mode dernier cri,
Sachez que nous, la nuit, nous sommes toujours gris!"
Le blaireau dut admettre son erreur infantile,
Et laissa là sa canne, son chapeau et son style,
Regagnant sa demeure et à toute vitesse,
et pensant au matou, vêtu en Artumès.
Il y a peu de place pour la fantaisie,
Et être adéquat, ce n'est pas faire fi!
En ville le panache, au pré le beau lainage,
En cité le paraître,et au champ le pelage!
Attend venir la nuit pour parcourir le pré;
Fier de ses atours il se mire et s'admire,
En se disant: "Fi donc! J'ai évité le pire!
"Pour ma chance, la nature m'a doté d'un habit;
Ainsi puis-je briller, tel le Roi de la nuit,
En bonne compagnie, terrier après terrier.
Qui viendra de ce pas, ma beauté contester?"
Un chat qui passait là, ancien matou-gouttière,
Se gaussa du pédant de toutes les manières.
"Comment? dit-il au fat, en riant de bon coeur,
C'est ainsi que vivez, mal habillé d'ailleurs,
Car ici en campagne on se fond dans l'image;
Et si l'on veut chasser, l'habit n'est pas très sage,
Voyez donc mon pelage, il se prête au décor;
Et pour gagner mon prix, je n'ai besoin d'effort
Que de passer céans, laissant mon Arteba,
Et me fondre encore plus, vêtu de ma Howdah.
Et si vous êtes vêtu de mode dernier cri,
Sachez que nous, la nuit, nous sommes toujours gris!"
Le blaireau dut admettre son erreur infantile,
Et laissa là sa canne, son chapeau et son style,
Regagnant sa demeure et à toute vitesse,
et pensant au matou, vêtu en Artumès.
Il y a peu de place pour la fantaisie,
Et être adéquat, ce n'est pas faire fi!
En ville le panache, au pré le beau lainage,
En cité le paraître,et au champ le pelage!